Podcast avec Elodie Goulhot: Plus Tard Je Serai Peintre En Bâtiment
Dans cette interview, découvrez comment Elodie s'épanouit dans le métier de peintre en bâtiment alors qu'elle se destin ait à la puériculture. C'est le hasard qui a permis à Elodie d'exercer ce métier dans lequel elle s'épanouit. Elodie vous livre ses conseils pour persévérer dans votre passion et conquérir le métier de vos rêves.
Résumé du podcast
0:00 Introduction
0:14 Une vocation qui naît par hasard. Elodie a suivi des formations de vente en boulangerie et pour travailler dans la petite enfance. Elle s'éloigne de ces domaines et devient peintre en bâtiment pour rendre service à son père qui manque d'ouvriers dans son entreprise. Sans formation particulière pour faire ce métier, Elodie a commencé par faire des choses très simples comme détapisser, poncer.
2:11 Apprentissage sur le tas. Elodie s'est formée sur le tas et elle pense que c'est la meilleure des formations. Elle a pu commettre des erreurs au début, mais c'est comme cela qu'on apprend. Elodie a toujours eu confiance en elle et dans sa capacité à apprendre. Elle attribue cela aussi à sa persévérance.
5:44 Force physique. Elodie déclare que les gros bras viennent avec le temps. Au début, elle n'avait pas la même force physique que les autres ouvriers mais elle continuait de travailler avec ses capacités et sans s'en rendre compte, elle a augmenté sa force. C'est un jour en prenant une photo pour pouvoir se comparer à son conjoint qu'elle s'est aperçue que son corps s'était musclé sans même qu'elle s'en aperçoive. Au fur et à mesure du temps, Elodie se rendait bien compte que les seaux devenaient moins lourds mais elle pensait juste qu'elle s'était habituée à la douleur. Elle n'avait pas réalisé qu'elle s'était musclée au fil du temps.
7:28 Faire ses preuves. Malgré ses années d'expérience et son travail impeccable, Elodie doit parfois continuer à faire ses preuves devant les clients ou d'autres collègues. Quand elle entend des remarques sur sa façon de travailler, elle laisse parler. Elle dit que ces commentaires coulent sur elle. Elle explique qu'en ce qui la concerne, cette pression est même très motivante car elle a envie de leur montrer de quoi elle est capable. Cela la booste. Elle dit qu'elle travaille en silence et que c'est sa réussite qui fera du bruit.
10:11 Réactions des clients et de sa famille. Tous les membres de la famille d'Elodie ont été surpris par son choix de carrière mais personne ne l'a dissuadée de suivre sa voie. La plupart des clients sont aussi très surpris de voir une femme arriver sur le chantier mais ils sont globalement contents de cela. Un client a même choisi l'entreprise d'Elodie pour un chantier sur lequel elle était en compétition avec d'autres entreprises parce qu'Elodie faisait partie de l'équipe.
12:20 Rôle des modèles. Elodie n'a pas eu de modèle féminin auquel elle aurait pu s'identifier pour faire ce métier. Elle estime que si elle a toujours su qu'elle était capable de le faire, c'est parce que ses parents l'ont toujours traitée comme son frère et qu'elle a grandi autour de garçons. Elle s'est aussi demandé pourquoi, en ayant également deux bras et deux jambes, elle ne pourrait pas autant réussir que son frère.
14:17 Mauvaise orientation scolaire. Alors qu'elle a été formée pour être vendeuse en boulangerie puis puéricultrice, Elodie a réussi à développer des qualités très différentes de celles attendue dans les métiers de la petite enfance pour être une excellente peintre en bâtiment. Avec le recul, elle s'aperçoit qu'un métier dans la petite enfance n'aurait pas été pour elle. Si elle ne s'était pas portée volontaire pour aider son père, elle avoue qu'elle n'aurait pas été aussi heureuse et épanouie qu'elle ne l'est aujourd'hui. Elle constate que de plus en plus de femmes aux alentours de 40 ans veulent se reconvertir dans le BTP. Cela est notamment dû aux réseaux sociaux qui montrent de plus en plus de femmes dans ces métiers et cela les démystifient. Elodie regrette que la plupart de ces femmes n'aient pas eu la chance de faire le métier de leur rêve avant 40 ans car beaucoup n'ont probablement pas eu le choix de leur carrière ou en tout cas ont été empêchées de faire une carrière dans le BTP. Pour Elodie, avec de la volonté et des efforts, on peut faire le métier de ses rêves.
18:05 Servir d'exemple. Elodie pense que, pour que les femmes ne craignent plus de faire un métier dans le BTP, il faut qu'elles soient plus nombreuses. Le fait de voir d'autres femmes faire ces métiers les rassureraient. Elle constate que lorsqu'elle poste une vidéo d'elle faisant son travail sur les réseaux sociaux, beaucoup de femmes se manifestent pour dire qu'elles suivent une formation ou qu'elles aimeraient aussi faire un métier ans le BTP. Pour l'instant, elle n'a cependant pas encore eu la chance de travailler avec une autre femme sur un chantier.
20:00 Ambition de se mettre à son compte. Elodie a l'ambition de se mettre à son compte un jour. Elle n'a que des retours positifs quand elle parle de ce projet. Elle encourage toutes les femmes qui souhaitent se mettre à leur compte à tenter l'expérience sans écouter les mauvaises langues car il vaut mieux essayer que rester dans son coin. Elle pense qu'il est important d'avoir de l'ambition et que cela doit s'apprendre très jeune. Avoir de l'ambition est connoté de manière négative quand on est une femme et c'est pour cela qu'il faut éduquer tôt les jeunes filles à ne pas craindre d'avoir de l'ambition car c'est une vraie qualité. Elodie estime aussi que nous entrons dans une ère où de plus en plus de parents se rendent compte qu'ils ont des comportements différents entre leurs filles et leurs fils et que ce sexisme a tendance à diminuer. Elle pense aussi que les parents doivent donner confiance à leurs enfants. Elle a l'espoir que de plus en plus de femmes se dirigent vers le BTP et qu'elles deviendront des grandes patronnes. Elodie est aussi convaincue que quand il y aura plus de femmes à la tête d'entreprises de BTP, il y aura plus d'ouvrières qui seront embauchées.
24:34 L'école fait-elle suffisamment pour orienter les filles dans le BTP? Elodie sait d'une amie carreleuse que de plus en plus de jeunes filles font un apprentissage dans le BTP, pas parce que l'école les y a orientées, mais parce qu'avec les réseaux sociaux elles voient de plus en plus de femmes dans ces métiers. Ce sont les réseaux qui pallient aux échecs d'orientation de l'école.
25:40 Le métier rend moins féminine? Elodie rejette le fait que d'avoir les bras qui lui permettent de lever des seaux de plus de 20kg ne serait pas féminin. Il suffit d'ailleurs de regarder sa photo pour s'en convaincre. Avoir des muscles n'est pas forcément visible et lorsque ça l'est ce n'est pas inesthétique. Cela rend les choses moins lourdes et c'est indispensable. Elodie estime qu'il ne faut pas s'arrêter sur le physique pour faire son métier de rêve.
26:51 Un métier qui donne confiance en soi. Elodie déclare que son métier lui a énormément donné confiance en elle. Le fait d'être seule sur un chantier et parfois d'en être responsable donne vraiment confiance en soi car on n'a pas le choix que de bien faire. Et lorsque les clients félicitent un travail bien fait, cela donne un vrai coup de boost. Elodie dit aussi qu'après ses débuts, elle n'avait plus aucune raison de douter d'elle car elle a vu qu'elle était capable de faire son métier.
30:07 Les filles sont-elles les bienvenues dans le BTP? Ce secteur a toujours été un bastion masculin et les qualités requises pour faire les métiers du BTP ne sont pas ceux de la douceur et de la gentillesse habituellement attribués aux femmes. C'est pour cela que les filles sont plus encouragées à devenir infirmières ou aides-soignantes alors qu'elles portent 1 tonne et demie de charge par jour. Elles pourraient tout aussi bien travailler dans le BTP mais cela ne vient à l'esprit de personne. Il peut arriver que les hommes sur les chantiers, dans un souci de bienveillance, proposent à Elodie de l'aider à porter de lourdes charges. A chaque fois elle refuse car elle sait ce qu'elle fait. Elle doit même crier quand un collègue s'approche en courant pour lui prendre un des deux seaux de 25kg qu'elle porte car cela pourrait lui causer une blessure. Quand elle porte ses charges, elle fait en sorte d'être équilibrée (un seau de 25kg dans chaque main) et le fait de lui en enlever un la déséquilibre et l'oblige à compenser avec le dos. Elle dit alors à son collègue qui souhaite l'aider de ne pas le faire car cela ne l'aide vraiment pas, au contraire. Même si cela part d'un bon sentiment à la base, ça peut finir par gonfler Elodie. Lorsque quelqu'un dit à Elodie que le BTP n'est pas fait pour les femmes, elle le renvoie sur son compte TikTok (@alodys) pour qu'il voie ses vidéos et ce qu'elle est capable de faire sur un chantier.
34:58 Changer les mentalités des garçons. Elodie ira avec plaisir dans les CFA ou dans les centres de formation pour expliquer aux stagiaires (filles ou garçons) que les filles sont autant capables que les garçons et qu'il ne faut pas les traiter différemment sur le chantier.
36:12 Les qualités requises pour devenir peintre en bâtiment. Elodie explique que pour bien faire son travail, il faut travailler sa minutie. Il faut aussi travailler sa communication pour pouvoir dialoguer avec les clients et les mettre en confiance et savoir les conseiller. Elle dit qu'au-delà du travail physique, c'est très important de parler avec les clients pour bien comprendre leurs envies et leurs besoins. Elodie reconnaît aussi qu'elle a encore beaucoup de choses à apprendre.
38:21 La prochaine invitée du podcast? Elodie aimerait beaucoup entendre le témoignage de Manon Baumgart qui a remporté les médailles d'or départementale, régionale et nationale du MAF plâtrier-plaquiste.